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GBALOUKOUMA : Une autre façon de transporter.

« Massa, mbi na 100f (Massa, j’ai 100f)», cette phrase est pour les taximen banguissois, un « bismillah » que bon nombre de leurs clients leur récite pour négocier le prix du taxi qui est normalement de 150f de 06h à 21h et à 250f de 21h à 6h. C’est le prix qu’il faut justement, pour s’engouffrer dans une de ces berlines pour la plupart du temps des B13 qui sert aux banguissois de taxi. Par ici, le transport urbain est une véritable calamité. Pour arriver dans les temps au bureau, à l’école, en tout cas à toutes les activités matinales, il faut être de ceux qui se réveillent tôt et surtout se lever du bon pied sinon ce serait une bonne heure d’attente, et là aussi si Dieu vous l’envoie, pour trouver le bon taxi.

Sortir à 20Km de Bangui est un autre bras de fer. Là des vielles Peugeot 504 et 404, véritables tombeaux ambulants prennent le relais. Au minimum 9 à 12 passagers y sont embarqués avec de diverses marchandises. Les policiers ne parlent plus de surcharge, car ici c’est le territoire des Gbaloukouma (taxi brousse). La toiture, le coffre, les portières du véhicule sont transformés en siège. Dans ces taxis de fortune, la bonne humeur est toujours de rigueur et on est toujours surexcités quand on « s’agrippe » à un gbaloukouma. Gbaloukouma ! Je me suis renseigné pour comprendre le pourquoi du terme, on m’a dit qu’il désignait au départ des femmes mères de foyer qui se battaient pour la subsistance quotidienne de leur ménage en pratiquant de petits commerce, des « chercher à manger » quoi !

Une touffe d’Hommes qui se déplacent en dessous d’une sorte de moulin transformé en voiture avec au volant un dignitaire du pays à la retraite. C’est le portrait tout craché des vrais gbaloukoumas qui ne cessent de susciter l’étonnement des expatriés et autres fonctionnaires étrangers en mission dans l’arrière pays. Pourvu qu’on y arrive n’est ce pas ?

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Auteur·e

assaaz

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