Que le titre de ce poste ne te fasse pas fantasmer d’un Lac poissonneux tel le Lac-Tchad en voie de disparition. Je veux seulement te parler de pudeur. Eh oui ! De pudeur quand tu cherches à te débarrasser de ce liquide jaunâtre qui trouve refuge dans ta vessie urinaire.
A Bangui, on construit presque chaque année un nouveau monument, mais quasiment pas de toilette publique. La municipalité de la Coquette ville comprend un service d’hygiène. Les agents « d’hygiène » ne manquent pas de passer pendant leur temps libre dans les gargotes, les « chouateries* » et les autres modestes restaurants de fortune de la place, en quête d’insalubrités à blâmer. Bien entendu, tout s’arrange une fois qu’un bon plat de « koko » -Sauce locale- truffés de microbes, est servi au « Kota Zo » – Terme de politesse, qui veut aussi dire VIP-. Après le copieux plat arrosé de la bière MOCAF, notre cher agent dégaine sa braguette et fusille d’urine le premier mur rencontré. Effectivement, il urine à pleurer de joie oubliant qu’il est en public et que le mur qu’il prend pour cachette ne cache en rien son acte. Monsieur l’Agent n’est pas le seul. Monsieur « Tout le monde » est aussi dans le coup. Les abords de l’Institut Pasteur, les bâtiments qui jouxtent la Représentation locale de l’UNICEF, l’arrière des murs du Campus Numérique Francophone de Bangui, la cour du jardin municipal… La quasi-totalité des murs de Bangui ne sont pas de reste. On pisse à satiété n’importe où, n’importe quand. Pourvu qu’on évide sa vessie.
J’ai été écœuré en voyant un homme beau comme un coq en train de surveiller sa canne à pêche à proximité du Lycée Caron. De plus, c’était un de mes amis. Il a foncé droit vers moi une fois son besogne fini pour serrer la main. Refus catégorique après une petite remarque de ma part. Ne devrais-je pas lui dédier cet article du fait qu’il m’a inspiré ?
* Lieu de vente de barbecue
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