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Au fil des relations libres de Bangui

Les poncifs que les étrangers vivant en Centrafrique  collent au beau pays de Bokassa, sont celle d’un pays où le libertinage, la paresse, le vol et j’en passe sont de prime. Ces banalités qui ne contribuent en aucun cas à la reconstruction de la belle image d’antan de la Centrafrique s’avèrent malheureusement dans les faits quotidiens de la plupart des Centrafricains. De l’hypocrisie sentimentale, à la prostitution intelligente, les armes sont très fatalement utilisées contre les proies faciles.

L'affront

 

La seule chose qui retient les gens à Bangui ces sont les filles. Me confit un ami, haut dignitaire de la république. Si jamais quelque chose déménageait toutes les filles de Bangui à Zongo, tu verras qu’il y aura un bouchon d’hommes à l’aéroport et le pays se videra continu-t-il. La caricature est choquante mais elle illustre bien cette situation qu’on ne peut nier. Juste là, sous nos yeux, nos amies, nos sœurs, nos filles… se prostitues contre de minables sommes, de véritables prix de la honte. L’affront est là tous les jours dans nos maisons. Nos « cœurs morts » supportent les va-et-vient de ces nombreux soupirants de nos sœurs, intelligemment prostituées. Chaque jour, un nouvel amant. L’amour n’existe que de nom, au profit de la trahison perpétuelle. De  relation libre en relation libre, les filles s’adonnent par cupidité, et de fois contraintes par la conjoncture, à tout ogre pourvu de billets verts. « Relation libre » ce statut matrimonial très utilisé sur facebook l’est aussi à Bangui.

Oisifs, les jeune gens d’ici s’adonnent à de pratiques peu orthodoxes. S’ils ne sont pas « godobé* », ils suivent de hautes études nocturnes dans la cour des voisins peu vigilants. Les honnêtes Centrafricains sont malheureusement associés à cette salissante image d’étudiant (voleur, dans l’argot Centrafricain). D’autres jeunes plus ingénieux profites des relations de leurs sœurs (toutes les filles sont leurs sœurs) pour se frayés, à n’importe quel prix, un chemin vers la réussite. J’ai même appris que beaucoup se faisaient des relations en s’envoyant en l’air avec des personnes bien placées dans les ambassades françaises européennes de Bangui pour obtenir un visa Schengen.

L’Etat lui-même n’est pas du reste dans ce jeu de « relation libre », quand un neveu veut descendre l’oncle bienfaiteur de mèches avec de nouveaux courtisans. Quand l’oiseau du gouvernement ne peut sauter de branche en branche comme auparavant et surtout pour aller se faire soigner. Bien entendu, cette situation l’exécutif et la société civile en sont pour quelque chose. Que ceux qui ont des yeux lisent et comprennent la situation Centrafricaine.

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Auteur·e

assaaz

Commentaires

abdoulaye adoum
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cette situation n'est pas seulement fréquente à Bangui. elle l'est dans presque toutes les capitales africaines. la différence est qu'ici elles ont une raison qui les pousse. et cette raison, vous l'avez évoqué: conjoncture

lemerick
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c'est pas nouveau la prostitution familiale à Bangui

c'est pas nouveau la prostitution familiale à Bangui , mais c'est le trafic des passeports qui est nouveau avec tous les employés des Ambassades occidentales