Le Tchad est un pays où plus de la moitié de la population est de confession musulmane. Il n’y a donc pas de problème légal avec le port du voile, comme en est le cas d’autres pays tel que la France. Les femmes sont soit intégralement, partiellement ou pas voilées, selon l’éducation reçue et les milieux qu’elles fréquentent. Néanmoins, le port du voile intégral est prisé des femmes issues des quartiers nord de N’Djamena, la capitale tchadienne. A défaut de voir leurs jupons, les Don Juan N’Djamenois sont devenus des véritables coureurs de niqab au grand dam des religieux.
La dépravation des mœurs est en train de prendre une ascendance au Tchad. Une fois de retour de l’étranger où ils vont pour les études, les jeunes ont du mal à se réintégrer au sein de leur milieu d’origine dont ils méprisent, dans la plupart des cas, certaines pratiques. « Quand je demande que les gens se lavent les mains avant de manger, ils me trouvent très occidental», se lamente Ahmed un ami rentré de Tunisie. « Les gens de mon quartier me tueraient si je me mettais en pantalon jeans sans me voiler comme à New York » se plaint Samira.
Les filles, on dirait des ninjas
Il y a des jeunes qui se sont rendus dans des pays où ils ont vécu seuls, responsables d’eux-mêmes. Des jeunes musulmans qui dans leur liberté ont connu la saveur de l’alcool, des boîtes de nuit, du sexe hors mariage… Au retour, il est difficile de se cloîtrer dans des zones où le bar le plus proche est à 5 km. Impossible aussi d’admirer le visage d’une personne du sexe opposé. Les filles sont toujours masquées, on dirait des ninjas, hommes et femmes vivent séparés et la surveillance parentale est de mise. Telles sont les mœurs à observer. Des mœurs qui devraient pourtant protéger les couches vulnérables de la société qui sont les femmes et les enfants, mais qui ont fini par les détruire.
Le tabou est devenu synonyme de pudeur détériorant ainsi l’éducation et le savoir-vivre en société. L’éducation sexuelle n’est quasiment pas abordée en famille. Les filles ne sont pas autorisées à aller à l’école, ce qui fait souvent naître en elle un mal terrible : l’oisiveté. Le niqab qu’elles portent sous l’emprise de leurs parents et/ou époux, sans trop souvent connaître le bien-fondé, n’est pas pour elles synonyme de pudeur et de chasteté. Elles se laissent séduire chez elles en l’absence de leur proche. Les Don Juan ont tout compris et s’élancent dans des pratiques très ingénieuses qui vont du fait de se faire passer pour des « clandomens1 » jusqu’à jouer la personne égarée dans le dessein de voir qu’est-ce qui se cache derrière ces « rideaux noirs ».
Dans cette quête passionnée, ils n’épargnent rien. Femmes au foyer, sœurs des amis, amies des sœurs… Chacune des voilées sacrifie sa pudeur sur l’autel des pulsions. De leur côté, les jeunes hommes semblent avoir pris goût aux femmes portant le niqab. L’entreprise semble bien prospérer en ce moment, seul l’avenir nous dira la suite.
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