@legeekdusud

Alabira Louqmane, l’indigné de la crise #Centrafricaine

La guerre qui se déroule en Centrafrique, comme tout autre, a ses raisons et ses torts. Admettre que cette guerre est celle des confessions, n’est pas tout à fait juste.  Pourtant, les ingrédients d’une telle guerre sont déjà là, à Bangui et sur l’ensemble du territoire Centrafricain. Instrumentalisés, épris de haine et de vengeance, c’est une population aidée par les anti-balaka (milice d’auto-défense, transformée en groupe rebelle contre les Seleka et leur chef Djotodia) qui s’en est pris à tout ce qui est musulman. Des mosquées ont été vandalisées, le saint coran brulé, des corps humains mutilés, brûlés et même mangés… Des scènes horribles qui se sont déroulés devant les caméras de plusieurs médias internationaux.

Alabira Louqmane est un jeune musulman centrafricain de 24 ans. Il raconte son calvaire. Une peine quasi-quotidienne qu’il endure depuis 2003, mais qui s’est accentuée avec la perte du pouvoir de l’ex coalition rebelle Séléka composée d’une horde de mercenaires venues du Soudan et du Tchad, gonfler ses rangs. Crédibilisée au début de ses offensives contre le président déchu François Bozizé, par certains médias, l’ex coalition a perdue toute crédibilité. Avant et pendant leur accession au pouvoir le 24 Mars 2013, les ex-rebelles s’en sont pris aux populations civiles à travers plusieurs exactions graves et désormais chaque rebelle en faisait de sa tête car devenu incontrôlable. La démission de leur chef Michel Djotodia, qui s’était autoproclamé président de la transition, s’en est suivie le 10 janvier 2014 devant les Chefs d’Etat de la CEEAC (Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale) à N’Djamena. La communauté musulmane de Centrafrique est donc en train de payer des errances de l’ex-Séléka. Victime d’une vengeance gratuite ?

Alabira Louqmane, photo de journal facebook
Alabira Louqmane, photo de journal facebook

Louqmane est un féru des réseaux sociaux et se réclame indigné. J’ai commencé à le suivre il y a pas longtemps sur facebook. Très vite, la pertinence de ses posts, sa neutralité dans les commentaires… ont attirés mon attention. Très ouvert, il a accéder à ma de demande de publier quelques-unes de ses anecdotes sur mon blog. « Mon père est né vers 1945 à Bocaranga, dans le Nord-Ouest de la Centrafrique. Ma mère s’est convertie à l’islam avant son mariage avec mon père. Je n’ai pas d’autre pays que la Centrafrique, donc je suis et je resterais centrafricains », persiste Louqmane tout au long de notre entretien sur facebook.

Titulaire d’une Licence Professionnelle en Banque, Microfinance et Assurance, Louqmane n’aura peut-être pas la chance de finaliser cette année le Master1 en Administration et Gestion des affaires auquel il est admis à l’université de Bangui. Pour cause, son pays est en guerre, une guerre inutile m’assure-t-il. Il repart loin, en 2003, pour relater les horreurs dont sa famille et lui ont été victimes.

« En 2003, pendant que les rebelles Banyamoulengués (éléments du chef rebelle congolais -RDC- Jean Pierre BEMBA) reprenaient le contrôle des différentes villes des mains des rebelles de Bozizé, les musulmans ont dû fuir Bozoum, préfecture de l’Ouham Pendé dans le Nord-Ouest de la Centrafrique, par crainte de représailles, car les assaillants entraient déjà dans la ville. Ils s’attaquaient aux musulmans, car les rebelles (de Bozizé) étaient majoritairement musulmans. La population musulmane de Bozoum a fui par Bocaranga pour se rendre au Tchad. Ma famille a aussi pris fuite m’oubliant seul à la maison et j’ai dû la garder jusqu’à leur retour.

Le 13 Septembre 2007, les rebelles de l’APRD (Armée Populaire pour la Restauration de la Démocratie, dirigé par Jean-Jacques DEMAFOUTH) ont attaqué Bocaranga ma ville natale. Au lieu de s’en prendre aux forces de l’ordre, ils ont attaqués les civiles en pillant les boutiques des musulmans et de quelques chrétiens.

Aujourd’hui encore, tous les musulmans de Bocaranga sont en fuite, du fait des exactions des anti-balaka. Les anti-balaka les ont promis la vie sauve s’ils les donnaient 4000000XAF et deux Kalachnikovs. Pourquoi de telles revendications de ces Bandits ? Alors ils sont allés trouver refuge au Tchad. Le quartier Haoussa qui est la cité des affaires, à Bocaranga, a été saccagé, pillé et les maisons incendiées. A Bozoum, les musulmans sont un peu tranquilles, mais ils doivent payer 50000XAF par jour aux éléments Camerounais de la MISCA (Mission Internationale de Soutien à la Centrafrique) qui assurent leur sécurité.

La majorité de mes compatriotes qui ont fuis vers le Tchad ne sont pas des tchadiens. Ils cherchent juste un endroit où trouver refuge. Je risque d’en faire autant, car l’oncle à ma mère avec qui je vis a quitté la maison avec sa famille. Nous habitons un quartier musulman mais mon grand-oncle a peur que les anti-balaka attaquent et aussi il a peur que les ex-seleka ne s’en prennent à lui. »

Aux dernières nouvelles, Louqmane se trouve au quartier KM5 (Kilomètre 5) de Bangui, dernière bastion tenue par les musulmans en attente d’être acheminé au Tchad où il compte entamer une nouvelle vie. Certainement, une vie de réfugié à laquelle il ne s’est jamais imaginé.


Centrafrique: Un coup de fil pas comme les autres

Bangui, un soir d’Octobre 2013, il était minuit, au moment où j’allais me débarrasser du dernier bourdonnement des moustiques pour plonger dans mon sommeil, mon téléphone se mit à vibrer. Un appel anonyme, le numéro était masqué. A l’autre bout du fil, une voix féminine me fit patienter. L’agréable voix était celle d’une Européenne. Un homme repris le téléphone, la voix me sembla familière.  Je n’osais pas croire à l’idée de la personne à qui j’associais la voix. François Hollande, l’homme qui veut intervenir par procuration en Centrafrique.

Le président Hollande au téléphone © https://www.bvoltaire.fr/
Le président Hollande au téléphone © https://www.bvoltaire.fr/

Etes-vous bien celui qui se fait appelé Legeekdusud ? Me demandait Monsieur Hollande. Oui, oui… Oui Monsieur Hollande, oui son Excellence. Balbutiais-je en répondant. Il enchaîna en m’expliquant le pourquoi du coup de fil, qu’il lisait mon blog et qu’il voulait avoir des témoignages sur la situation centrafricaine auprès des gens qui comme moi vivent ses réalités. Il parlait plus distinctement que quand je l’écoutais à la radio ou à la télé. Il tenait un discours semblable à celui du 24 Septembre 2013, à New-York, devant l’assemblée générale des Nations Unies. Il avait encore réaffirmé sa crainte de voir la Centrafrique se transformer en Somalie. Nerveux, je l’écoutais et j’acquiesçais quand il le fallait sans trop parler. C’est alors qu’arrivais ses interrogations. Il voulait avoir mon opinion.

Monsieur le Président, la Centrafrique court sur les pas du Rwanda, de son génocide. Souvenez-vous, la FIDH (Fédération Internationale des Droits de l’Homme) dénombrait déjà 400 meurtres, il y a quelques semaines. Ces dernières semaines il y a eu Bohong, Bouca, Bossangoa…et Bangassou est en cours, et j’espère que les 140 soldats déployés en toute urgence sur les lieux par la Fomac (Force Multinationale des Etats d’Afrique Central) parviendront à apaiser la tension. Combien de morts pensez-vous qu’il a en ce moment ? Combien de fosses communes ? Combien de personnes mortes, tuées dans l’anonymat total ? Pendant que vous tergiversez, les gens meurent Monsieur le président, m’emportais-je. La Centrafrique est loin  de devenir une somalie comme vous le pensez, car les acteurs du moment sont maîtrisables, et ce rien que par la France et le Tchad, comme ça été pour le Mali, s’il y a une bonne volonté.  Il faut accompagner financièrement la transition et avoir la garantie absolue de son président qu’il ne se présentera pas à la prochaine présidentielle. Monsieur, vous devez faire pression sur les Etats dont les troupes forment la Fomac, la naissante Misca (Force Africaine en Centrafrique), afin qu’ils restent neutres et fassent le boulot attendu par toute la communauté internationale. J’apprécie bien les opérations de désarmements qui sont en train de se faire. Le seul souci est que ces opérations ne devraient pas être ciblées. Bangui doit être fouillée de fond en comble, c’est une poudrière depuis Patassé à Djotodia en passant par Bozizé. Des armes de tout calibre y circulent. Bangui est donc une bombe qui peut exploser à tout moment, il est urgent de la désamorcer.

La crise Centrafricaine a pris une allure confessionnelle. Il faut arriver à réapprendre aux chrétiens et musulmans à vivre en toute fraternité. D’où la nécessité de désactiver tous les politiciens qui tentent d’instrumentaliser la situation. Une situation déjà très grave. L’ONU (Organisation des Nations Unies) a l’obligation d’intervenir en ce moment, car il y a urgence. J’ai peur qu’un jour, il ait un film Hôtel Centrafrique, du genre Hôtel Rwanda. Alors les représentants onusiens de Bangui doivent sortir des bureaux climatisés, des hôtels haut standing telle la Bangui Ledger Plazza, pour aller sur le terrain et relater les faits réels pour remonter le cri d’un peuple qui se meurt chaque jour un peu plus en attendant qu’une résolution soit prise par des puissants pays qui on sait plus hésitent ou ont peur de s’investir dans un problème qu’ils n’estiment pas être le leur.

Je sentais ma tension s’augmenter, plus les rares images de l’église de Bossangoa, venant de quelques reporter, vu sur internet me revenais à l’esprit et plus j’avais une grosse gueule. Monsieur le président, s’il vous plait, demandé à la CPI (Cour Pénale Internationale), d’ouvrir des enquêtes sur les massacres. Sinon qu’allez-vous dire aux victimes de Boy-Rabe, les amputés de Bouca, aux « exaspérés » du Tarmac de l’Aéroport de Bangui M’Poko. Oui je sais, vous penserez que ce n’est pas vraiment votre problème. Alors que foutent les troupes de l’infanterie chasseurs de l’Alpin sur le sol Centrafricain ? Ils sont là pour sécuriser les intérêts et les ressortissants de la France. Tout de même ils sont témoins de la situation. Ils sont d’ailleurs mieux informés que moi demandez-leur qu’ils vous apportent témoignage. Oui, des gens meurt et mourront encore, si ce n’est par les balles des éléments de l’ex-Séléka, ce serait sous les coups des machettes des « antis balaka » -Balaka veut dire Machette en Sango- sinon encore ce serait la malaria, les maladies occasionnées par la condition de vie précaire des Centrafricains et la famine qui les tuera tous. Continuez à hésiter Monsieur le président et vous aurez des chiffres !

Mon téléphone s’est brusquement éteint, la batterie était déchargée. Je me noyais dans ma sueur. Mon draps était tout trempé, l’électricité n’était pas toujours rétablit. Je venais de réaliser que j’avais rêvé et que je parlais à Monsieur Hollande dans mon rêve. Au moins j’ai pu me défouler et crier haut les douleurs d’une Syrie oubliée, qui tente de sortir de l’anonymat.

 

(*) Article purement fictif. Toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite.


Tchad/RCA: Des tchadiens à l’afflux du baccalauréat centrafricain

En Centrafrique, le coup d’Etat du 24 Mars 2013 a entraîné beaucoup de désordre. Le secteur de l’éducation n’était pas mis de côtés, sinon il en était l’un des plus touchés. Le calendrier des examens a subi de grands chamboulements au grand dam des élèves qui rêvaient continué les études à l’extérieur. Au Tchad, à côtés, les résultats du bac sont tombés tôt, une moisson bien maigre. Moins de 9% d’admis. Les pêcheurs dans l’eau trouble, les « cancres du Tchad », ont eu la merveilleuse idée de venir se rattraper à Bangui, au pays où tout est possible.

Lycée Barthélemy Boganda de Bangui © lanouvellecentrafrique.info
Lycée Barthélemy Boganda de Bangui © lanouvellecentrafrique.info

Depuis quelques années, l’examen du bac a été durci au Tchad, on ne sait pour quelles raisons. Est-ce une baisse de niveau chez l’élève Tchadien ? Est-ce que le gouvernement se donne un droit de regard plus grand que d’habitude à fin de former une élite tchadienne mieux adaptée au contexte mondial actuel ? Nombreuses sont les interrogations qui tournent autour de ces résultats de plus en plus chaotiques. Quand on voit le faussée entre les chiffres de cette dernière décennie, on est tenté de dire que le niveau de l’élève tchadien a chuté avec l’avènement de l’ère pétrole. Tout le monde rêve travaillé dans l’administration, la cherté de la vie, les enseignants mal payé… La corruption n’est donc pas très loin. Le gouvernement semble attendre ses cancres au bout du tunnel. Il faut donc filtrer les mauvaises graines à l’arrivée. L’instauration de la carte biométrique pour l’accès aux salles d’examens, l’obligation d’avoir une moyenne supérieure ou égale à 10/20 avant d’obtenir le bac, la suppression du second tour des examens (repêchages)… Pour tout couronner, on est loin d’oublier le bras de fer politique qui a eu lieu autour du bac 2012.

La pemièe dame du Tchad Hinda Deby Itno lors de la remise du prix d'ecellence aux nouveaux bachéliers © tchadpages.com
La pemièe dame du Tchad Hinda Deby Itno lors de la remise du prix d’excellence aux nouveaux bachéliers © tchadpages.com

Pour cette année, les élèves tchadiens « illuminés » ont eu la bonne idée de venir composer leur bac en Centrafrique. Un peu comme le faisait les élèves Camerounais, ils étaient 7000 environs à aller composer le bac en 2004 au Tchad. C’est ce qu’on fait les élèves tchadiens cette année en Centrafrique. Ils étaient visibles de partout dans la capitale Centrafricaine. Certains crieront garde à l’invasion tchadienne de la Centrafrique. C’est qui est sûr, ces jeunes gens n’avaient aucunes intentions de rester. Le bac était leurs objectifs. Le dépôt des dossiers était censé clos, mais déterminé, les élèves tchadiens s’activaient à coup de billets de banques pour avoir leurs noms sur la liste des candidats.

Tout compte fait les résultats sont tombés, et le millier de candidats venus du Tchad en est sorti admis, sinon quelques rares sont tombés dans les mailles, surement ceux qui sont tombés sur de faux « donneurs de bac ». Au Tchad, des rumeurs se font entendre que le rectorat de l’Université de N’Djamena où sont  authentifiés les diplômes est en train de s’organiser à déceler les mauvaises graines du Tchad qui ont germés en Centrafrique. Pourquoi les candidats malheureux au Tchad ont-ils fait succès en Centrafrique ? Seule la DEC (Direction des Examens et Concours) de Bangui, peut apporter des éléments de réponses.


Top 10 des maux qui contribuent à la dérive de la jeunesse tchadienne

La réalité tchadienne d’aujourd’hui, celle d’une jeunesse sans avenir, à la dérive, n’est pas loin… décryptait  Annie COPPERMAN, en parlant du film Grigris de Mahamat Saleh Haroun, sur son blog. Le résultat du Bac 2013, 70.000 Candidats avec 8.76% d’admis, a sans doute ouvert les yeux du Chef d’Etat tchadien sur la dérive d’une jeunesse abandonné à elle-même et croupissante dans la débrouillardise. « Nous observons une situation inquiétante en ce qui concerne la dépravation de nos mœurs, la dérive de notre jeunesse soit dans son comportement social, soit dans sa culture… » se lamentait le président Deby dans son adresse de l’aïd-el-fitr aux oulémas venus lui présenté leurs vœux.

"Grigris" : de la danse à la drogue, la dérive d’un jeune Tchadien,  Credit photo: la-croix.com
« Grigris » : de la danse à la drogue, la dérive d’un jeune Tchadien, Credit photo: la-croix.com

Je me fais ici le plaisir de dresser la liste de dix indicateurs, baromètre, de la dérive de la jeunesse du Tchad

  1. Avares comme leurs parents, les enfants de l’ère des pétrodollars tchadiens ne pensent qu’à l’argent. Chercher l’argent où qu’il soit est désormais leur credo, à tel point qu’ils font même les poches de leurs parents. De véritables détourneurs des deniers publics en formation.
  2. Les jeunes tchadiens sont des impatients. Propos subtiles, mais pas du tout faux, quand on voit ces jeunes qui se font parachutés au sein de l’appareil gouvernemental du pays. Des Bac + Zero, inintelligent, sans expérience, ni sagesse qui acceptent des postes quand même au-delà de leur capacité intellectuelle, pressés comme ils sont à arriver par tous les moyens et le plus vite.
  3. Corruptibles et corrupteurs, parce qu’il faut se hâter pour profiter à temps de la manne pétrolière, la jeunesse de mon pays est prête à brader sa loyauté contre le succès rapide.
  4. Violence pour s’exprimer, tout le monde entier s’est que c’est ce que la jeunesse tchadienne connais de mieux et sais bien le faire. En plus, ce comportement est perçu dans le milieu de cette jeunesse comme étant une preuve de courage.
  5. 5.      Gangstérisme : la jeunesse tchadienne abandonnée à elle-même, désœuvrée, à majeur partie pas scolarisée, va jusqu’à s’organiser en bande armée pour braquer des paisibles citoyens. Ces dernières années, la cherté de la vie au Tchad a beaucoup contribué à l’émergence de tels phénomènes. Avec ce comportement, la jeunesse peut constituer une proie facile pour les recruteurs des groupes terroristes qui pullulent les pays voisins du Tchad.
  6. Il y a de cela une décennie, le chroniqueur Nadjibé Djedouboum Armand décriait déjà sur Ialtchad Presse l’alcoolisme dans le milieu de la jeunesse tchadienne. Une attitude qui va croissante.
  7. De la chicha au chanvre indien, les jeunes tchadiens sont devenu de véritables accros à tout ce qui se fume. Le tabagisme décime à petit feu une jeunesse déjà très fragile sur le plan éducatif.
  8. La déscolarisation des jeunes filles, les jeunes filles mères, la stérilité chez certaines filles parce qu’ayant commises des avortements mal pratiqués… toutes des victimes de la séduction dolosive de leurs partenaires. Le Vagabondage sexuelle, un comportement irresponsable, quand on sait que les jeunes tchadiens ont une éducation sexuelle peut consistante et que la barrière des mœurs est sauté. Les maladies sexuellement transmissibles accompagnent la mort lente de cette ma jeunesse.
  9. Au Tchad, nous pouvons nous estimer heureux de la diversité ethnique de notre pays. Pour beaucoup d’observateurs, le Tchad est un modèle en matière de dialogue interreligieux. Mais nous sommes loin d’enseigner la cohésion inter-ethnique. Le clivage bat son plein au Tchad à cause de certains coutumes d’autres âge qui continuent à s’imposer. Pourtant ni la religion, ni les accords et traités internationaux n’indiquent en aucun cas que tel ou tel est au-dessus de l’autre.

10. Les braves Saras, véritables fourmis de la construction du chemin de fer Congo-Océan, pourraient se remuer dans leurs tombes, s’ils pouvaient voir ce que deviennent les jeunes du Tchad. Des cancres qui passent la journée autour des jeux de société, souvent pas intellectuellement rentables. La paresse a eu raison de la jeunesse tchadienne.


Femme : mon corps, mon curriculum vitae

De Bangui à Berlin en passant par N’Djamena, la promotion canapé a fait beaucoup de parvenue dans le tissu Socio-économique de nombreux pays. La beauté d´une femme est tout son Curriculum Vitae. Elle n´a nul besoin de se tracasser pour s´offrir un boulot de luxe. Vous les femmes vous avez de la chance, disent les hommes avertis. Vous souffrez beaucoup moins que nous. Soit belle et tu as la réussite à tes pieds. Description d’un curriculum vitae très particulier par une Rendodjo et Salim, deux blogueurs de la plateforme Mondoblog de RFI (Radio France Internationale).

ganankunme.com

Inouïe que je peux l’aimer. Ce corps parfait, de fois aux rondeurs démesurées. Harmonieuse symétrie physique, ils ne déplaisent à aucun mec, ces nibars provocateurs. Le corps de la femme est très souvent, tant pis si je tombe dans des subtilités, la clé de son succès en entreprise. La beauté de la femme, son corps, est un sésame parfait. Une clé universelle qui ouvrirait tant peu soit elle la cave d’Ali Baba et même ce mystérieux baobab des contes africains. Passons plutôt au fait.

N’Djamena, Juin 2004. Je composais le Bac, juste derrière moi était une très belle fille. Une métisse, une peau caramélisée comme en raffole les jeunes tchadiens. Le sujet était coriace pour la plus part des candidats. De bonnes exercice de probabilité qui mettait en scène les possibilités de panne de générateurs de la défunte STEE (Société Tchadienne d’Eau et d’Electricité). Il y avait aussi de lourdes séries d’équations différentielles. Entre ma copie et le plafond de la salle, je ne me souviens plus combien de fois mon regard a fait de va et vient. Ma concentration s’est volatilisée par une voix. Celle d’un homme qui parlait à une fille. Vous la connaissez non ? Cette voix qui tente son tour de Charme. « Ça va ma sœur ? Comment tu t’appelles ? Ça va le sujet ? Ne t’en fais pas. Ton frère est là. Il va t’aider car tu es très belle». Sésame ! La suite vous arriverez à la deviner j’en suis sûr. Une Note Sexuellement Transmissible (NST) est en germination.  Alors combien de pareilles situations sont-elles arrivées ce jour-là ?

A Bangui, on se souvient encore des histoires de ces députées, votées n’importe comment et porter à la défense des intérêts du peuple Centrafricains. Mieux encore, qui a eu échos de ces filles centrafricaines qui refusent d’écarter les jambes aux luxurieux responsables RH (Ressources Humaines) et qui échouent mystérieusement à de test de recrutement ? En tout cas, des anonymes souffrent et des CV se remplissent.

Derrière chaque femme riche, il y a un homme au compte bancaire bien garnis. Une pensée que je confronte de plus en plus ces temps-ci lors que je bavarde avec les jeunes hommes. Messieurs, vous ne pouvez savoir les peaux de bananes qu´une femme déjoue si elle veut réussir honnêtement. Ma réponse me ramène toujours cette boutade de féministe. Classique lorsque l´homme veut se défendre vaille que vaille.

Je ne sais pas si je suis une féministe parce que je refuse cet adjectif qui est aujourd´hui un fourre-tout, une poubelle de vices. De la défense des droits louches de femmes à l´exhibition de sa nudité devant une ambassade et déjà on reçoit l´étiquette. Ce féminisme pro-sexe qui voit en la sexualité un domaine qui doit être investi par les femmes et les minorités sexuelles utilisant leurs corps, le plaisir et du travail sexuel des outils politiques je ne le partage pas. Il dénude le sens du vrai combat des pionnières du féminisme. Aussi lorsque je vois en la femme une victime du harcèlement sexuel, affectueusement appelé promotion canapé, je ne veux pas faire du féminisme. Je ne défends pas aussi cette prostitution nouvelle classe qui condamne les autres femmes qui se battent transpirent et apprennent dure pour obtenir leur diplôme ou promotion. Quand on est une femme, soit on a un époux qui fait écran, ou le chef qui te fout les bâtons dans les roues. Personne ne veut voir ton intelligence. On te conditionne mentalement à dépendre de l´homme, de ta beauté en tant que femme en lieu de compter sur tes compétences et tes aptitudes personnelles et intellectuelles.

« Si tu acceptes de m´embrasser, tu passes à l´antenne pour le journal de 14 heures ». Cette phrase Manu la jeune stagiaire en journalisme s´en souviendra longtemps pour l´avoir écouter souvent de son mentor. Des filles ou femmes comme elle on en croise beaucoup dans tout le Tchad. Sylviane elle n´obtiendra jamais sa licence alors qu´elle a validé toutes ses unités de valeurs et ainsi vont les facultés des Université tchadiennes. Elle quitta la Faculté pour avoir osé dire non à un de ses enseignants qui lui faisait la cour. Mais la promotion canapé et le harcèlement qui en découle ne sont pas seulement un problème africain. Les étudiantes et travailleuses européennes le subissent aussi. Des interrogatoires à des heures tardives sur le campus, une main qui va trop loin lors d´un entretien avec l´étudiante, un travail à finir chez le supérieur le week-end, … Les propositions sont énormes pour les jeunes et jolies femmes. De Berlin à Bruxelles, aucun milieu n´échappe à la règle. Peut-on dire que toutes ces femmes le veulent. Non. Ruth a dû abandonner ses études, tandis que Régine a quitté son Université à la recherche d´une autre Université. Les enseignants eux, sont inamovibles. Ces deux jeunes filles font partie des 55% d´étudiantes et d´employées qui sont harcelées par leurs hiérarchies parce qu´ayant refusé la promotion canapé ou les NST d’après une enquête publiée en début 2013 en Allemagne.

Peut-on encore me taxer de féministe si j´accuse l´homme d´user de son pouvoir? Il est clair que certaines acceptent, subissent et en profitent. Mais ces ne sont pas toutes les femmes. D´autres sont belles et bien des victimes. Et elles souffrent souvent en silence et parfois elles compromettent leurs avenirs en abandonnant faute de soutien. Alors j´accuse et mon index est tendu sur l’homme. Féministe ou pas, j´assume.


Je suis tchadien, musulman… mais pas Séléka

Depuis le 24 Mars 2013, une confusion plus pesante que ce qui en était s’est emparée de Bangui. Les Centrafricains tiennent leurs frères Tchadiens avec des pincettes, car on a l’impression que quand deux Tchadiens se suivent, le second est un Séléka. Dur de se voir coller gratuitement un tel cliché, quand on est Tchadien et surtout innocent de toutes ces histoires politico-militaires.

Credit image: afriquenewsblog.wordpress.com
Credit image: afriquenewsblog.wordpress.com

Ex-territoires de l’Afrique Equatoriale Française (AEF), le Tchad et la Centrafrique ont battis leur relation aussi bien sur la base de la politique française de l’époque coloniale, que sur les liens fraternels qui existent entre leurs peuples. Derrière cette fraternité si vantée par tous les leaders politiques des deux pays, se cache pourtant un dédain mutuel qui peine à se voiler à force que le temps passe. Beaucoup de Centrafricains pensent que le Tchad à travers son chef d’Etat actuel s’ingère de trop dans les affaires Centrafricano-centrafricaines. Dans les taxis de Bangui, je ne cesse d’entendre cette musique que chantent les passagers exaspérés pars les exactions de la Séléka : « Ces Tchadiens ! Ils nous ont arrachés notre pays », « C’est des sanguinaires, ces Tchadiens », « Déby nous le payera ». Une rumeur a même donné pour mort le président Déby, à la deuxième journée du coup de force qui a propulsé au pouvoir Djotodia. Mais pourquoi tant d’amalgame ?

1.      La nationalité

Le Tchad et la Centrafrique partage en commun plusieurs groupe ethnique. Les deux provinces limitrophes, Sido Tchad et Sido RCA,  forment une bonne illustration de la situation. La facilitation des migrations entre les deux pays, hormis les accords CEMAC, la porosité des frontières ont permis à beaucoup de Tchadiens de s’établir en Centrafrique. Situation réciproque pour les Centrafricains.

Au Tchad, nous avons des Kaba, des Sara, des Rounga… La Centrafrique en a aussi. Des peuples qui vivent entre les deux frontières. Qui ont l’une ou l’autre nationalité selon qu’ils sont plus adaptés à l’un ou l’autre pays. Il y en a qui sont Tchadiens au Tchad et Centrafricains en Centrafrique, donc détenteurs des deux nationalités. Voilà comment un Tchadien vivant à N’Djamena peut avoir sa grand-mère centrafricaine résidente à Batangafo. C’est du presque : un peuple, deux nationalités. En parlant des zones frontalières Tchado-Centrafricaine.

2.      La religion

Le Sud du Tchad est majoritairement composé de Chrétiens. Beaucoup de Centrafricains s’y sont établis pendant et après la colonisation française. A Sarh, dit-on, le Sango servait de langue véhiculaire. La dénomination d’un des marchés de Sarh est un des stigmates. Kétté gara (Petit marché, en Sango). La sanglante guerre civile, qui a ravagé le Tchad pendant plus de trente années, a favorisé la migration de nombreux ressortissant Tchadiens vers la Centrafrique.  Nombreux sont ceux qui ont fini par s’établir définitivement sur le territoire Centrafricain. Au fil des années, une sorte de nouveaux Centrafricains (d’origine tchadienne) a vu le jour. Si les parents Sara, donc ressortissants du Sud du Tchad sont facilement intégrés, il n’en est pas de même pour les Nordistes tchadien qui ont choisi la Centrafrique pour exil. La Centrafrique est laïc mais largement chrétienne. Les musulmans sont presque souvent considérés comme des occupants. Néanmoins, ces Nordistes finiront par s’y établir en ayant comme base le quartier Kilomètre Cinq, qui est considéré comme le poumon économique de la Centrafrique.

3.      La RCA, perdante des enjeux socio-économiques ?

La Centrafrique est un pays à économie fiscale. Une économie qui se repose donc grandement sur le contribuable centrafricain et l’exportation du diamant. Les commerces sont tenus par des étrangers. Notamment les Tchadiens. Un monopole qui joue en défaveur de la Centrafrique sur le plan socio-économique. Quand les commerçants musulmans font la grève, la Centrafrique le sent jusqu’à sa moelle épinière. Un secret de polichinelle que tous les pouvoirs qui étaient en place ont eu beaucoup du mal à voiler. Il faut faire un tour au marché, le vendredi à l’heure des prières musulmanes ou même les jours de fêtes musulmanes, pour s’en rendre compte. Un enjeu de taille pour lequel les Tchadiens centrafricainisés jouent le jeu, au détriment d’un peuple autochtone qu’ils ont fini par asphyxier. Un ami Tchadien me confiait, Ce ne sont pas de bons commerçants. Ils ne savent pas faire du commerce. Tout leur problème vient de là. Dur à avaler que tout le problème centrafricain existe parce que les molengué ti kodrö – les vrais fils du pays- ne savent pas faire du commerce. Mais hélas quand on y regarde de plus près, il pourrait bien être un des facteurs. Les autochtones ont abandonné le commerce au profit des étrangers. Tout le monde aimant travailler dans l’administration.

4.      La composition de la rébellion Séléka

Si j’ai les critères nets d’un Séléka (hormis que je n’ai pas de longs cheveux ébouriffés), c’est à cause de sa composition. Très hétéroclite, la Séléka est composée de seigneurs de guerre Centrafricains, Tchadiens et Soudanais. Devant tous les étrangers vivants en Centrafrique, les Tchadiens sont la masse la plus importante. Ils sautent tout de suite à l’œil, donc perçus comme plus nombreux au sein de la Séléka. Nous aurons plus la bonne cohabitation qui existait entre nous et les Centrafricains, regrette un vieillard Tchadien, face aux exactions de la Séléka. Une situation qui met en mal de nombreux tchadiens comme moi qui plaident contre des mauvaises actions, perpétrées par un groupe d’individus formé par les politiques centrafricains, eux-mêmes, qui ternissent l’image du Tchad entier.


#Liebster Blog Award : Ici et présent, onze blogueurs venant du Sud

Entre les obligations professionnelles et les exigences conjugales, la fracture numérique et les délestages intempestifs d’électricité, les chefs d’Etats pseudo-démocrates et la censure médiatique dans certains pays, les blogueurs du Sud font de leur mieux pour s’informer et informer. Ces blogueurs constituent de  véritables relais médiatiques mais n’ont que l’amour de leurs lecteurs pour rémunération. Une rétribution pourtant grandiose à leurs yeux. Un « prix » dit du blog aimé existe pour ce fait. Le Liebster BlogAward. Deux blogs viennent de me décerné ce prix. Il s’agit de Réndodjo Em-A Moundona et de Nelson Deshommes. Merci à vous cher ami Mondoblogueur.

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Le Liebster BlogAward n’est qu’un jeu (utile)

C’est une sorte de prix d’appréciation qu’on décerne aux blogs qu’on aime. Il consiste à valoriser des blogs qui comptent moins de 200 followers. Selon les règles suivantes :

  • Une fois que vous êtes nominé,  vous remercier celui qui vous a nominé en faisant un lien vers on blog
  • Vousdevez énumérer11 choses ou faits sur vous.
  • Vous devez répondre aux 11 questions de la personne qui nous a taguée.
  • Voustaguez 11 autres blogueurs.
  • Vous posez 11 questions que les blogs nominés répondront et publieront à leur tour

Les 11 faits qui font de moi ce que je suis 😉

  1. Difficile. J’ai du mal à parler de moi. Sinon j’aime me décrire comme étant un homme fait d’ici et d’ailleurs.
  2. Une mine de projets sous la peau d’un homme souvent très timide, c’est aussi un peu de moi.
  3. J’aime internet, je veux dire le web. Un peu plus quand il est social (Web2.0). Quelqu’un m’a dit une fois que je fais l’amour à Internet, rien que pour imager l’amour que je porte à la trouvaille de Tims Berner Lee.
  4. J’ai toujours un dossier « musique-du-bled » sur mon ordinateur. J’aime la musique de chez moi, le Tchad. Je suis un fan de Mawndoué.
  5. Je me sais tolérant mais j’oublie difficilement quand on me commet du tour, du genre à faire tourmenter. C’est peut-être un de mes défauts 😉
  6. Dès mon jeune âge, j’ai voulu être médecin. Je pense que ce rêve ne se réalisera pas.
  7. J’écrivais des textes pour un groupe de Rap tchadien. Balthazard. Le groupe n’a pas fait long feu.
  8. S’il vous plait ne n’inviter pas à suivre un match de football à la télé. Inviter moi plutôt au stade.
  9. J’aime la cuisine, mais je connais très peu de recette.

10. Je mange tout ce qui est halal, sauf du cheval au bœuf.

11. Cinq prières règlent mon cycle quotidien.

Mes réponses à Nelson

1)     Quand aviez-vous entendu parler d’Haïti pour la première fois ?

Je ne m’en souviens pas trop. Mais je pense toujours à Wyclef quand j’entends parler d’Haïti.

2)     Souvenez-vous  la date de votre première connexion  à internet ?

Je m’en souviens très bien. Mon histoire d’amour avec Internet a commencé un soir du 14 Février 2013. Sans blague !

3)     Peut-on aimer quelqu’un sans être son ami ? Comment ?

Curieuse question. On peut estimer quelqu’un sans en être son ami. Comment je ne sais pas trop, mais c’est possible.

4)     Aviez-vous déjà gagné de  l’argent grâce à internet ?

Oui plusieurs fois. J’ai été consultant TIC pour une agence de communication pendant plus de trois ans.

5)     Quel est votre défaut le plus dominant ?

La timidité, je n’arrive pas à le cacher.

6)     Peut-on être ami de quelqu’un sans l’aimer ? Comment ?

Nelson, je crois que tu as déjà posé cette question. Cf question 3

7)     Quel est votre plus grand projet ?

Mettre en place une agence de consultation multimédia

8)     Souhaiteriez-vous faire connaitre mon blog à tous vous amis ?

Pourquoi pas ? Je suis d’ailleurs en train de le faire non ?

9)     Croyez-vous vraiment que le monde est un village ?

Oui grâce aux atouts qu’offrent les NTICs

10)    Quel est votre qualité la plus dominante ?

Bon je vais me faire la grosse tête ;). La gentillesse.

11)     Aviez-vous une solution contre la pauvreté ?

Le travail et l’entraide sociale, sont pour moi les clés de la lutte contre la pauvreté.

Mes réponses à  Réndodjo :

1-      Qui êtes-vous?

Un homme fait d’ici et d’ailleurs. Je viens du Sud et on m’appelle Legeekdusud.

2-      Quelle est votre moment préféré de la journée?

Le matin. C’est le moment où on a tout l’énergie qu’il faut pour soulever le monde.

3-      Et si vous devriez être un animal, lequel seriez-vous?

Un lion, comme l’a chanté Mawndoué

4-      Quels caractères devraient avoir votre futur partenaire?

De peur qu’elle ne me lise, elle n’est pas future et elle a les caractères qu’il me faut. Sinon je la préfèrerais toujours du sexe opposé du mien.

5-      Comment voyez-vous l’Afrique dans les dix prochaines années?

Ce n’est pas de l’Afro-pessimisme mais je pense que nous serons dans le même stade que celui du moment. Coup d’Etat, dictature, népotisme… peut-être qu’il y aura quelque nouveaux gratte-ciel pour nous donner l’impression que nous avançons.

6-      A quoi pensez-vous à l´instant même (que vous lisez ces lignes)?

Au Seleka, aux  exactions de certains de ses membres et surtout au fait que je pourrais être identifié comme étant des leurs. Stéréotypes oblige : Tchadien et musulman.

7-       Votre personnalité préférée

Mahamat Saleh Haroun, le seul africain à avoir remporté le prix du jury au festival de Cannes jusqu’à lors. Il est d’ailleurs nominé pour la palme d’or cette année pour son film grigris. On attend la décision du jury. Je garde un

8-      Quand avez-vous commencé à blogger et pourquoi ?

J’ai commencé à bloguer depuis 2007 avec « Paix et Amour, le blog d’Assaaz », par amour de l’écriture et surtout de la poésie.

9-      Blogger rime-t-il toujours avec journalisme citoyen?

Pas forcément.

10-   Quel est votre plus grande peur?

La peur elle-même. J’ai peur d’avoir peur, car chez moi la peur est un signe de faiblesse. Ce n’est pas pour les hommes me disait mon père.

11-   Et si vous aviez trois vœux, ce serait lesquels?

Liberté, paix et amour.

Mesdames et Messieurs, l’heure est arrivée de vous devoiler mes 11 nominés. Il s’agit de :

  1. Tango Ti  Mbi (Mon temps, en Sango), un coup de projecteur sur ce qui se passe autour du jeune journaliste Hyppolite Donossio
  2. EyeSango de Baba Mahamat, qui relate le quotidien du Banguissois
  3. Le blog de Makaïla Nguebla, une plume combattante au service de la liberté.
  4. Aujourd’hui c’est  aujourd’hui, le blog de Juliette AbandoKwe, une cyber-activiste originaire de l’Afrique Centrale.
  5. Fourre-tout d’Adjim Danngar, un dessinateur/caricaturiste tchadien qui peint l’actualité selon son entendement.
  6. Jeunes Tchad, un espace de discussion et de réflexion administré par DJARMA Acheikh Ahmat Attidjani blogueur activiste et analyste indépendant.
  7. Le blog du Tchad, du parcours contreversé d’Abbass Tolli au retour triomphal des Fatim (Forces Armées Tchadiennes d’Intervention au Mali), l’auteur de ce blog nous fait découvrir l’actualité dans tous ses états.
  8. Togocoleur de Charles Lebon qui met le Togo au diapason du monde
  9. Echos de Centrafrique, l’actualité centrafricaine décalée vue par le BlogueureCentro
  10. Africain au Nord de Trésor Kibangula, qui nous parle de ses rencontres, ses découvertes, ses souvenirs…
  11. Enfin pour finir, voici les nouvelles du Mali avec Faty

Mes questions :

  1. Comment décrivez-vous en trois mots ?
  2. Quelle couleur préférez-vous ? Pourquoi ?
  3. Quelle différence faites-vous entre un blogueur et un journaliste ?
  4. De quel métier avez-vous rêvé étant enfant ?
  5. Laquelle des destinations choisirez-vous entre le Burkina-Faso, le Brésil et la Belgique ? Donnez les raisons s’il vous plait.
  6. Si vous étiez Chef d’Etat, auquel des Chefs d’Etats actuels allez-vous identifier ? Pourquoi ?
  7. A quoi pensez-vous quand vous entendez parler du Tchad ?
  8. Quelle est votre préférence entre la musique et la lecture ?
  9. Qu’entendez-vous par liberté d’expression ?
  10. Quelle est votre fréquence de publication (sur votre blog)?
  11. Que pensez-vous de mon blog et de mon style d’écriture ?


Michel DJOTODIA, symbole de la laïcité Centrafricaine ?

Tel Jésus à Jérusalem, Michel DJOTODIA a fait son entrée à Bangui un dimanche d’avant pâques. La fête des rameaux de ce 24 Mars 2013 marquera ainsi en Centrafrique la chute de François BOZIZE. DJOTODIA devient le nouvel homme fort de RCA (République Centrafricaine), quoique propulsé par un coup de force.

Avant Michel AM-NONDROKO DJOTODIA l’autoproclamé président de la république, la Centrafrique a connu d’éphémère musulman comme chef d’Etat. Jean Bédel Bokassa qui était pour un moment Salahdine,  et de même Ange-Félix PATASSE, son premier ministre de l’époque qui était pour sa part Moustafa. Beaucoup prédisaient l’islamisation du défunt empereur comme étant une ruse pour faire les yeux doux à Kadhafi. Ce qui se montrera très vite avérer à l’aune de sa renonciation à l’islam. DJOTODIA est donc le premier président musulman Centrafricain.

La première prière du vendredi

Vendredi 29 Mars, cinq jours après son coup de force, DJOTODIA arrive à la mosquée Centrale de Bangui pour la grande prière hebdomadaire. Vive émotion au sein des fidèles qui ne cessent de lancer des Takbirs – le fait de dire Allahu Akbar –. Malgré l’insistance de la foule et des journalistes présents qui ont voulu avoir de lui quelques commentaires, l’homme s’en est réservé en prétextant qu’il était à la mosquée et qu’il ne pouvait pas y parler politique … « car Dieu déteste le mensonge ». Ni plus, ni moins il a rappelé qu’il ne voulait la paix, rien que la paix. Des propos qui s’adressent vraisemblablement à la majorité chrétienne qui semble redouté des représailles de la part des compatriotes musulmans. Des mesures devront être prises pour éviter des affrontements inter-religieux.

Marche de soutien, discours mesuré

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Copyright photo: Salim Azim ASSANI

Samedi 30 Mars 2013, près de 4000 personnes marchent jusqu’à la place de la République pour exprimer leur soutien au SELEKA et à Michel DJOTODIA. Devant une foule qui n’a pas la même promptitude que celle à laquelle faisant face François BOZIZE, mais dont il semble avoir l’onction, DJOTODIA a tenu à jouer la carte de l’assurance tout en comptant sur l’aide de la France et des Etats-Unis. « (…) Je demande pardon à Dieu (…) il n’y aura pas de chasse aux sorcières (…) » discourt le natif de Bambari, qui promet en plus de rendre le pouvoir après la période transitoire. Sera-t-il à mesure de joindre ses propos aux actes ? Seul l’avenir nous le dira.

(Article entièrement publié depuis mon smartphone)


G+, Twitter, facebook… où en est-on en Centrafrique ?

Utiles pour certains, tendancieux pour d’autres, les réseaux sociaux connaissent un boom en Centrafrique. L’explosion de ces nouveaux médias a accru le nombre d’internautes Centrafricains. Comme si l’accroissement du taux de pénétration d’internet sur le territoire national devait passer par les réseaux sociaux. Trois (3) opérateurs se partagent le marché d’internet, et de même les Centrafricains se départagent entre t rois (3) réseaux sociaux : Google+, Twitter et Facebook. Le milieu Centrafricain semble plutôt atteint du virus facebook. Quelques statistiques pour situer la Centrafrique dans le merveilleux monde de ces nouvelles applications web.

google-plus-facebook-twitter-battle
Social battle, Credit image: htt://cyroul.com

Facebook la vedette…

Utilisateurs et démographie facebook pour la République centrafricaine

Environ trois (3) Centrafricains sur cent ont un compte facebook. Le pays compte près de 140000 utilisateurs soit 98,05% du nombre d’internautes. Depuis le début de l’année 2012, le nombre de facebookeurs Centrafricains a grandit de 100.000 nouveaux abonnés. Ce chiffre place légèrement la Centrafrique devant la Mauritanie. Il faut signaler que la Centrafrique occupe la 136ème place du classement facebook. La plupart des Centro-facebookeurs ont entre 18 – 24 ans . La population Centrafricaine sur facebook est dominée par les 18 – 24 ans, avec un total de 60062 utilisateurs, suivis des 25 – 34 ans. Une démographie qui prouve à suffisance la jeunesse de la populationCentrafricaine. Ces derniers trois mois, la tranche d’âge des utilisateurs ayant entre 55 – 66 ans connaît une net hausse.

Google+ et Twitter dans tout ça ?

Google Plus vs Twitter, credit image: https://ijustdid.org

A Bangui, le fief des internautes Centrafricains tout comme dans l’arrière pays. Facebook ravit la vedette face aux autres réseaux sociaux. Très peu de Centrafricains s’intéressent à Google+ et à Twitter. Il n’y a pas de hashtags propre à la Centrafrique. Chaque twittos de Centrafrique tweet à sa manière, avec ses propres hashtags. Une dispersion qui n’avantage guère les twittos Centrafricains.

Les femmes ne sont pas en reste

Ratio utilisateur Homme / Femme sur Facebook en République centrafricaine

En Centrafrique, 59% des utilisateurs sont des hommes, contre 41% de femmes. Confortable position, en parlant du concept genre, par rapport au Bénin qui a 74% d’utilisateurs hommes contre 26% de femme et Ouzbékistan qui a 63% contre 37%.

[Source statistique: socialbakers.com]


« Nouveaux Centrafricains »… pas de passeport pour vous !

 L’introduction du passeport biométrique en Centrafrique, comme le veut le projet de libre circulation des biens et des personnes en zone CEMAC (Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Central), pose un véritable problème pour ceux que j’appelle les « nouveaux Centrafricains ». Des personnes que la commission de délivrance des passeports considère comme des outsiders dans cette course, où même les véritables fils du pays n’en sortent pas sans égratignure. Suivez comment les noms et ou la religion déterminent si on est citoyen d’un pays ou pas.

 

Crédit image: https://radiondekeluka.org

 Le monopole du commerce Centrafricain est tenu par des étrangers, majoritairement musulmans, venus du Cameroun, du Liban, du Mali, du Sénégal, du Tchad… Des ressortissants étrangers  qui se sont installés dans le pays de Boganda il y a plusieurs décennies. Cette communauté a donné naissance à une nouvelle génération de « nouveaux Centrafricains ». Nationalité chèrement acquise par le droit à la terre de naissance.  Le pays est laïc et la cohabitation entre les différentes religions est plus ou moins bonne, quoiqu’il y ait très souvent des heurts intercommunautaires. Normal n’est-ce pas ?

Ces  dernières années,  à cause de la porosité des frontières Centrafricaines et aussi de la corruption, plusieurs ressortissants étrangers se sont faits délivrés des pièces d’identités du pays en belle et dû forme sans passer par les voies normales.

Depuis, les autorités Centrafricaines, avec l’introduction du passeport biométrique ont fait durcir les procédures d’obtention de ces précieux documents de voyage. Une commission spéciale a été mise en place. Laquelle commission est directement rattachée au Secrétariat Général d’État. Les demandeurs de passeport ayant des noms à consonance étrangères [spécialement les Ali, Aboubacar, Muhammad, … vous avez tout compris;)] passent de longues séances d’interviews afin de déceler d’éventuels imposteurs.

 Des vrais faux citoyens

 En Centrafrique, le premier indicateur de nationalité est le Sangö, une des langues nationales avec le français. Ici tout les vrais fils du pays « sangolisent » – parlent sangö -. Nombreux sont les ressortissants étrangers qui se font des pièces d’identités sur l’étal public, avec la complicité de véreux agents de la Sûreté National,  à peine qu’ils entrent dans le pays. Ces étrangers se retrouvent dans la plupart des cas bloqués par la langue ; premier indicateur comme je l’ai déjà souligné. Cette dernière situation ne les permet pas, en toute évidence, de sortir indemnes des mailles de la police Centrafricaine, lors des nombreuses contrôles de routines comme il en est le cas par ici.

 Tracasseries obligent

 Les ressortissants de la zone CEMAC sont dispensés de visa d’entrée en Centrafrique. Hormis le Tchad, autres citoyens ressortissants de la sous-région sont dans l’obligation de faire délivrer un titre de séjour après trois mois de résidence sans sortie du territoire Centrafricain. Des accords, qui comme d’habitude en Afrique, ne sont bons que sur le papier. Il suffit d’une promenade au Km5 ou au PK12 pour s’en rendre compte. Vous aurez certainement compris une leçon sur ce que c’est une arrestation arbitraire. Ces tracasseries obligent bon nombres d’étrangers en Centrafrique à s’adonner à la corruption pour se faire délivrer des « vraies fausses » pièces d’identités. Ils ne sont pas sortis de l’auberge malgré tout ça.

 Des mesures pourtant contournées…

Rendre hermétique les frontières Centrafricaines n’est pas une évidence pour les autorités du pays. Cependant, il faut à tout prix contrôler le flux migratoire. Les solutions pour lesquelles ces autorités semblent opter sont : la multiplication des check-points, là où c’est possible, à travers tout le pays et le durcissement d’obtention des pièces d’identités légales pour tous les noms à consonances étrangères. Cette dernière mesure est très facilement contourner par des hors la loi qui tiennent coûte que coûte à profiter de la défaillance Centrafricaine en matière d’administration du territoire nationale. Ali FRANCKLIN, Muhammad NAMBONA… Tels sont les nouveaux noms qu’on peut trouver en Centrafrique. Des noms Gbaya, ethnie d’origine de l’actuel Chef de l’État, qui troublent suffisamment la commission de délivrance des passeports.

 Les dommages collatéraux

 Nombreux sont les victimes du cache-cache entre « faux  centrafricains » et les forces de l’ordre. Des lésés qui ne savent à quel diable crié leurs mécontentements. Ils sont pour la plupart des Centrafricains, des véritables fils du pays nés soit de parents Centrafricains « purs sangs » mais islamisés, soit encore des bénéficiaires du sol de naissances. Les demandes de passeport émis par cette couche de citoyens relèvent très souvent d’une bagarre administrative. J’ai même fournis une photo de mon grand-père aux côtés du président BOGANDA au temps du MESAN (Mouvement pour l’évolution sociale de l’Afrique Noire)… ils n’ont pas voulus m’entendre. Témoignent un des demandeurs. Je pense que je repartirais au Tchad où mon grand-père est originaire, continu-t-il. La plupart des demandeurs sont des étudiants et ou des fonctionnaires au service de la Centrafrique. L’alternative qu’ils trouvent le plus souvent pour entrer en possession d’un passeport et le retour vers leurs pays d’origine.

Entre la rude bataille contre les « faux citoyens » et la fuite des cerveaux, l’État Centrafricains doit choisir entre se faire frapper par le marteau ou se cogner contre l’enclume, quand on sait que le pays connaît une baisse croissante de niveau.