@legeekdusud

Bangui sans capote

Ce soir je venais de finir le job. Mon pote Arthur est passé me retrouver et nous sommes descendus ensemble. Parfait, un de nos amis est venu nous rejoindre dans une glacerie où nous avons partagé quelques bouteilles de jus. Nous avons comme d’habitude parlé informatique, puis un peu politique… Plus le temps passaient, plus on épluchait de sujets. Puis brusquement, Arthur nous lance :

– Savez vous qu’il n’y a plus de préservatifs à Bangui ?

– Comment le sais-tu ? rétorque Parfait

– Par mon neveu, répond Arthur ;

– Et ton neveu il le sait comment ?

– Laisse, tu connais les petits. Me répond Arthur.

Mais tiens, voici un sujet pour mon blog dis je à mes compagnons, qui ont vite fait d’acquiescer.

– Oui poste le, tu sais j’ai aimé ton article sur les « Gbaloukoumas » me dit Arthur. Ça m’a beaucoup amusé et c’est bien vrai ce que tu y disais, continua t il.

Je ne m’en revenais pas qu’il n’y ait pas de capote dans Bangui.

– Arthur t’es sérieux là ? Demandais-je à Arthur.

– Si, si ! Attends on va faire une investigation dans les boutiques et tu va voir.

– Ok ! Répondis-je à Arthur. Mais les Banguissois baisent comme des lapins alors. Comment est ce possible ? Me dis-je.

– Va demander à l’ACAMS (Association Centrafricaine pour le Marketing Social), ils te répondront mieux que nous. Lança Parfait. Je vous informe qu’il n’y a même plus d’ARV, ni de comprimés pour les tuberculeux. En tout cas je sais où trouver des « chaussettes ». Si vous en voulez faîtes moi signe, continua Parfait tout en souriant.

En quittant la glacerie, nous avons mené une petite enquête dans cinq boutiques, la seule qui en avait vendait une boîte de  trois « preso » à 250XAF, les enchères montent. En tout cas il n’est pas prudent de se promener sous ce soleil ardent de Bangui sans parapluie. Dommage que la chose ne soit pas réutilisable 🙂


La maladie des 3G

« Si t’es pas chic choc alors t’es chèque Y a pas mec qui soit chic choc et chèque Les meufs ne se cassent pas la tête, elles font leur calcul pour le pécule, elles ne reculent pas mais spéculent. »

[audio:https://lacoquette.mondoblog.org/files/2011/02/sexpeculation.mp3|titles=sexpeculation] Kaar Kaas Sonn, le rappeur tchadien, aura tout dit dans son tube Sexpécualtion. Pour dénoncer ce que moi j’appelle la maladie des 3G (entendez trois gars). A Bangui, ce phénomène connaît un tel essor qu’on ne sait plus qui aime vraiment. Je vous offre une porte ouverte au royaume des 3G. Comprenez que je ne parle pas du 3G comme étant celui de la technologie réseau informatique ou Telecom.

La maladie des « trois gars » ne remonte pas d’aujourd’hui dans la capitale centrafricaine. Comme les NTIC, elle s’est vite développé et répandu dans la capitale en passant du phénomène « Chique, chèque, Choque » pour arriver aux « 3G », une version plus pointue. Tout a l’aire d’une histoire de coeur normal, même les yeux ne trompe pas tellement le self-contrôle est à un top niveau. Les gos de Bangui savent bien jouer le jeu, elles font croire à chacun des 3G qu’ils sont les vrais élus. Tout se passe en ciblant les domaines de compétence, car il faut un bon sapeur (chique), un bon faroteur (chèque) et un bon petit pompier qui sait bien faire la chose (choque). Là c’est la logique que voulait le phénomène CCC (Chique, chèque, choque) mais aujourd’hui la donne a changé avec le développement rapide des choses. Une fille de Bangui ne dira jamais « non » à un gars tant qu’elle sait ce que ce dernier pourrait toujours faire pour elle. « Pousseur », « Lavadeur » (désigne blanchisseur en français made in Centrafrique!), Haut dignitaire du pays tout le monde est accepté à goûter la chose en apportant sa modeste contribution. T’es pousseur, c’est que tu peux aider à déménager un jour, t’es lavadeur, les fringues de Mlle sont toujours bien propres ainsi de suite. On peut donc constater que les filles se laissent aller à cette « technologie » par besoin de survie ou soit par désir d’élever leur niveau de vie. Vu la difficile condition économique que vit la Centrafrique, tous les coups sont permis.

De toutes les manières, cette technologie n’aide pas la RCA qui occupe la 1ère place en Afrique Centrale et la 10ème dans le monde avec 15,5% de taux de prévalence du VHIH/SIDA, à revoir en baisse son taux de malades. En attendant les filles de Bangui continuent leur combinaison odieuse où les hommes sont comme des chevaux !


Virus Informatique:FullHouseDrive, la petite bombe

La mascotte de FullHouseDrive

En commençant ce blog, j’avais à l’esprit, par ma prétention du « Geek du Sud » , à vous livrer des news venant de Bangui et aussi vous rapporter un peu de ce que je sais dans le domaine informatique. Pour joindre l’acte à la parole, voici pour mes lecteurs, un tutorial qui vous permettra de débarrasser votre ordinateur du virus « FullHouseDrive ». Celle que j’ai surnommé « La petite bombe ». Je suis un amateur de logiciel libre, alors n’oubliez surtout pas le copyleft.

Pour vous donner une idée sur le virus, il se cache sous le nom de « FullHouse Drive », s’intègre dans la base de registre de votre système tout en créant sur le poste de travail un dossier système  du même nom (C’est exactement comme le panneau de configuration) avec un raccourci sur le bureau et qu’on ne peut supprimer en théorie. Voici un peu la gymnastique à faire pour le supprimer (toute cette opération doit se faire sous un compte
administrateur):

  • 1- Appuyer sur les touches « Windows » et « r » ou aller dans « Demarrer » puis cliquer sur exécuter;

  • 2- Tapez « regedit » dans l’invite de la boîte de dialogue qui s’affichera, cela aura pour effet de lancer la base de registre;

  • 3- Positionner vous sur la clé HKEY_CLASSE_ROOT, ouvrez le en double cliquant dessus;

  • 4- Identifiez la clé CLSID puis rechercher la sous-clé {10020D75-0000-0000-C000-000000000000} et vous devez supprimer. Pour le faire sélectionner le et appuyer sur la touche suppr (del), confirmer la suppression lors de la demande de confirmation;

  • 5- Revenez sur le bureau actualiser le, puis supprimer le « FullHouse Drive ». Attention il se présentera sous la forme d’un fichier sans nom;

  • 6- Aller sur le poste de travail, puis au panneau de configuration et répéter la même opération qu’au niveau 5;

  • 7- Dans le disque C, supprimer tout le répertoire « RECYCLER ». Après toutes ces manipulations le virus devrait être éliminé. Ce virus présente beaucoup plus d’agressivité au système à chaque arrêt et redémarrage. L’effet fatal prévisible est la perte du disque dur, alors faîtes beaucoup attention

  • NB: Répertoire du virus: C:\Recycle\F-H\FullHouse-Drive.jpg,

  • C:\Recycle\Taskmgr.exe, C:\Windows\system32\shell32.dll


TAHRIR ou la révolution moderne

Des manifestants tunisiens aidant ceux de l'Egypte

 

Une révolution exportée, des dictatures masquées en démocratie qui tombent une par une. Le monde arabe se réveille avec l’exaspération du peuple tunisien qui a fait partir du pouvoir et de la Tunisie le 15 Janvier 2011, l’ex Président Ben Ali. Le vendredi 10 Février, à 18h quand j’avais mis en marche ma télévision (Al Jazeera), on m’apprend que Moubarak aussi s’en est allé du pouvoir, la confiant à l’armée. Mon arabe n’étant pas très pointu, j’ai démarré mon pc et que des titres : « Egypte: Moubarak s’en va, les Egyptiens plein d’espoir » dit le site www.20minutes.fr, « Egypte : ambiance survoltée place Tahrir au Caire » c’est le site de TF1. A la radio, RFI que j’avais capté faisait revenir l’info en boucle, mieux encore, une édition spéciale y est consacrée. Ça y est, mon cœur était net et j’ai eu la conviction que la voix du peuple Egyptien s’est fait entendre comme celle de la Tunisie bien avant elle.

Nuit et jour au service de la révolution (Source: rfi.fr)

Tout ces événements m’ont fait penser à une conversation engagé dans un de ces taxis de Bangui avec un inconnu qui me disait : « pour qu’il ait une élection transparente en Afrique, il fallait faire passer les différents candidats régions par régions, villes par villes et quartiers par quartiers ainsi chaque votant s’alignera physiquement derrière son candidat au vue et au su de tous et les comptes s’en suivront ». Drôle n’est ce pas ?  Moi je me dis c’est ce qui se passe depuis le début de cette année, est-ce sous l’effet de mes vœux ? Non dirais-je, c’est de la révolution moderne. Pas de guerre, pas d’arme, juste l’expression des opinions et une forte mobilisation. Une mobilisation à la Place Tahrir c’est ce qui a fait partir du pouvoir, après dix huit jours, l’autocrate Housni Moubarack qui voulait coûte que coûte diriger la destiné d’un peuple malgré que celui-ci se lassait de lui. La révolution maghrébine est un témoin du réveil du peuple africain, un cri d’alarme aux dictatures africaines et une mise en garde contre l’ingérence occidentale. Sur le continent souffle le vent du cinquantenaire des indépendances, une sorte de flambeau qui illumine l’esprit de la jeunesse africaine d’espoir, de courage et surtout de témérité tels les pères de la négritude à prendre en main leur destin. En ce moment, le pouvoir de Bouteflika est en alerte, la nouvelle donne contamine pays par pays. Les dirigeants les plus véreux devraient mettre leur pays en quarantaine pour pouvoir échapper à ce mal nécessaire.

 

Place Tahrir: Le peuple egyptiens manifestant sa joie (Source: rfi.fr)

Si beaucoup ont cru et essayent de faire croire aux autres que le pouvoir c’est la force et les armes pour réprimander le peuple, eh bien les choses ont changé depuis le soulèvement du peuple Tunisien. On sait déjà que le peuple est maître de son destin et le mot démocratie a tout son sens désormais «Pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple» !


Les réseaux sociaux et les gens de Bangui : Quand Internet s’appelle Facebook

L’un des phénomènes populaires mondiaux les plus importants que nous ayons connus est incontestablement le réseau social. Facebook, Twitter, XING, Ning, Myspace, Viadéo, Youtube,  Copains d’avant, Skyblogs, … et tant autres réseaux sociaux se sont imposés en un tant record apportant un nouveau rythme de vie aux adeptes du net. Rare sont les internautes qui s’en passent. Bangui, non plus, n’est pas de reste. La majeur partie des Centrafricains connaissent mieux la déferlante facebook et Hi5 le presque oublié. Ces sont les deux réseaux phares que les gens de Bangui utilisent pour se faire des amis, maintenir les contacts, draguer…, rarement pour déposer son CV ou pour recruter.

Facebook est la vedette à Bangui, comme partout dans le monde. Le phénomène a connu un boom sous le choc d’un effet de bouche-à-oreille. Moi en tout cas j’en suis arrivé par RFI. Depuis, les visites sur le bijou de Mark Zuckerberg sont fréquentes, et deviennent pour les facebookiens banguissois du haschich. Difficile de s’en passer. On assiste à une équation du genre « chaque banguissois civilisé est égal à un profil facebook ». Mais que font ils exactement sur facebook ? La désolation se trouve dans cette question. Car il y a des hauts cadres de l’Etat qui se sont laissés aller par la chose et oublient de fois d’éplucher les épineux dossiers de l’Etat et se tapent des gonzesses avec qui ils s’offrent des clavardages  bandants. Les plus jeunes tentent par le biais des réseaux sociaux de se trouver une première expérience amoureuse. Pervers, exhibitionniste, dragueurs,  escrocs, mais pour la plupart des temps en quêteurs d’amis tels sont les utilisateurs de facebook banguissois. A mon avis ces sont des utilisateurs pas très bien éduqué à l’utilisation, car la quasi-totalité est ignorante de ce qu’est un réseau social, facebook et même internet. Facebook, la première page lancé à l’ouverture des navigateurs, désigne Internet pour cette masse ignorante. Il est quasi impossible aux gens de la capitale de se rendre dans l’arrière pays vers Ndélé, Kabo, Paoua, Bocaranga…, là où facebook (Internet) n’y est pas.

Depuis Mai 2010, facebook connaît de plus en plus de succès à Bangui. Sûrement la même fièvre partout en Afrique, mais ici ce réseau social vedette est synonyme d’Internet. N’est ce pas que facebook est un Internet dans Internet ?!


Bozizé maintenu au pouvoir avec 66, 08% des suffrages

Il était 22heures dépassées à Bangui, quand le Pasteur BINGUIMALE, président de la CEI, annonçait les résultats des élections présidentielles du 23 janvier devant tous les représentants diplomatiques présent à cet effet. François Bozizé YANGOUVOUNDA, le troisième BO (après BOganda et BOkassa) de la République centrafricaine a une fois de plus gagné la confiance de ses compatriotes, et s’en est sorti dès le premier tour avec 66,08% des suffrages. Une véritable gifle infligée à l’opposition qui contestait déjà les résultats avant leurs délibérations. Ange Félix PATASSE, le barbu arrive en deuxième position avec seulement 20,10%, suivi de son ex-compagnon ZIGUELE Martin, qui lui obtient 6,46% des voix. NAKOMBO Emile Gros Raymond le successeur du grand K (KOLINGBA) et DEMAFOUTH Jean Jacques l’ex patron des rebelles de l’APRD (Rébellion ayant signé les traités du DDR) arrivent en queue de liste avec respectivement un pourcentage de 4,46 et 2,72.

La tension calme qui régnait après les délibérations de ces résultats n’était pas attendue par bon nombre des habitants qui la prévoyaient plutôt tendue. Aussitôt les résultats donnés les partisans du parti KNK qui a sa tête KANGARA (surnom du Président BOZIZE) sont sorti manifesté leur joie. Qui en klaxonnant, qui en tapant sur des couvercles de marmites, qui en criant… Mais chacun a tout de même gardé sa sérénité et jusqu’à là pas de gravité à signaler.

La Cour Constitutionnelle a cinq jours, selon la loi électorale,  pour statuer sur les résultats. Malgré que l’opposition conteste la réélection de BOZIZE, l’ancien locataire du palais de la Renaissance, Ange Félix PATASSE pour qui  la Centrafrique vient « de subir un second coup d’Etat après celui du 15 mars 2003 », a appelé ses partisans au calme et entend utiliser les moyens légaux pour restituer la légalité.  J’espère bien que tout continuera à aller pour le mieux, vu que l’UA a déjà assez de problème avec la Côte d’Ivoire, la Tunisie et l’Egypte. Que Dieu garde la Centrafrique !


GBALOUKOUMA : Une autre façon de transporter.

« Massa, mbi na 100f (Massa, j’ai 100f)», cette phrase est pour les taximen banguissois, un « bismillah » que bon nombre de leurs clients leur récite pour négocier le prix du taxi qui est normalement de 150f de 06h à 21h et à 250f de 21h à 6h. C’est le prix qu’il faut justement, pour s’engouffrer dans une de ces berlines pour la plupart du temps des B13 qui sert aux banguissois de taxi. Par ici, le transport urbain est une véritable calamité. Pour arriver dans les temps au bureau, à l’école, en tout cas à toutes les activités matinales, il faut être de ceux qui se réveillent tôt et surtout se lever du bon pied sinon ce serait une bonne heure d’attente, et là aussi si Dieu vous l’envoie, pour trouver le bon taxi.

Sortir à 20Km de Bangui est un autre bras de fer. Là des vielles Peugeot 504 et 404, véritables tombeaux ambulants prennent le relais. Au minimum 9 à 12 passagers y sont embarqués avec de diverses marchandises. Les policiers ne parlent plus de surcharge, car ici c’est le territoire des Gbaloukouma (taxi brousse). La toiture, le coffre, les portières du véhicule sont transformés en siège. Dans ces taxis de fortune, la bonne humeur est toujours de rigueur et on est toujours surexcités quand on « s’agrippe » à un gbaloukouma. Gbaloukouma ! Je me suis renseigné pour comprendre le pourquoi du terme, on m’a dit qu’il désignait au départ des femmes mères de foyer qui se battaient pour la subsistance quotidienne de leur ménage en pratiquant de petits commerce, des « chercher à manger » quoi !

Une touffe d’Hommes qui se déplacent en dessous d’une sorte de moulin transformé en voiture avec au volant un dignitaire du pays à la retraite. C’est le portrait tout craché des vrais gbaloukoumas qui ne cessent de susciter l’étonnement des expatriés et autres fonctionnaires étrangers en mission dans l’arrière pays. Pourvu qu’on y arrive n’est ce pas ?


Fini ngou a si awè ita ti mbi mon changé bê ti mö, oyé !*

C’est un chant que les tout petits entonnent à la veille de la fête du St Sylvestre pour demander à leurs parents de leur offrir ce qu’ils ne pourraient avoir en temps normal. En voyant ces petits, une idée m’était venue. Utiliser la même méthode (même faits et gestes) pour réclamer mais non demander, aux dirigeants africains le droit de leurs peuples.

J’ai presque envie de dire « Fini ngou a si awè Gbagbo mon chnager bê ti mö, oyé ! ». Je n’ai rien de particulier contre lui, mais il est le dernier dirigeant africain de l’an 2010 à confisquer le pouvoir de son peuple. J’aurais aimé le voir demandé une transition en remettant le pouvoir à une personne neutre, pour contester les résultats. J’admire ses pensées panafricanistes mais non sa façon d’agir. Il aurait pu être un bon exemple pour les présidents Bozizé, Deby, et je ne sais quel autre qui passe aux élections en 2011 !

Aux occidentaux je voudrais crié « 2011 a si awè a moundjou ala changé bê ti ala (2011 est déjà là, vous les blancs [occidentaux] changé vos cœurs [agissements]) ». Je voudrais juste leur dire de cesser de guider la main de nos dirigeants, je souhaiterais voir un continent Africain libre de toute ingérence occidentale. J’aimerais tant voir mon continent vraiment libre du joug colonial. Les leçons d’histoire m’ont enseignés le contraire mais hélas les faits me laisse voir la main de l’occident derrière la politique africaine. Au nom de la mondialisation, de la globalisation, de la coopération ils ont asphyxié nos cinquante années indépendances. Françafrique certes, mais en 2011 Europe – Afrique m’ira mieux.

2011 est là, cher frère Africain lève toi et mets toi au travail. In Africa, i trust.

*Litteralement en sangö: Le nouvel an est déjà là, mon chèr frère change ton coeur, oyé


Les oubliés de l’ENERCA

Bangui la coquette capitale centrafricaine, il est 05h du matin, l’heure des réflexes. Dans mon quartier, Miskine. Juste à partir du carré où j’habite jusqu’au KM5 au niveau de la mosquée centrale, 05h du matin est une heure fétiche. C’est l’heure à laquelle l’ENERCA (Energie Centrafricaine) nous donne un peu de son énergie. A 7h elle l’a reprend puis la remet à 16h pour couper de nouveau à 18h. A ces heures là, les premiers réflexes sont ceux des branchements des téléphones portables aux prises électriques pour les recharger. Je sais que certains africains me diront que c’est mieux, mais moi je me plains. Impossible de saisir directement mes articles. A chaque fois que je commence on me déleste, non faut appeler le chat par son nom, l’Enerca me déleste et mon tacot d’ordinateur s’obscurcit brusquement, pas d’autonomie de batterie. A 10m de chez il y a de l’électricité, presque 24h/24, c’est la dérision totale. Mais bon, le ridicule ne tue pas.

L’Enerca oublie certains de mes voisins et moi, mais ceux qui ont la chance d’être sur la même ligne que le Chef de Service des Délestages jouissent aussi des « avantages professionnels ». Mais dîtes moi, m’avez-vous bien lu ? Chef de Service des Délestages ? Assurément l’Enerca compte un service de délestage. Mais qu’ils sont  prévoyant ! Pas assez pour savoir que les turbines qui alimentent le barrage hydroélectrique des chutes de Boali pouvaient être en panne. Au finish, il y a des secteurs qui sont alimentés, bon ceux qui le mérite bien, et d’autres qui ne le sont pas, pour permettre d’économiser des kilowatts.

Moi j’ai une proposition à faire à l’Enerca, il faudrait créé un service des « oubliés », comme ça les « abonnés oubliés » ne se sentiront plus lésés. Ne me diriez vous pas que c’est nettement plus équitable ?


La crise ivoirienne vue par ma grand-mère

Tellement RFI en parle, tellement que tout le monde en débat, Bangui et toute la RCA s’y sont mis, même ma grand-mère. La Côte-d’Ivoire avec Gbagbo le têtu et Ouattara le… je ne sais plus quoi, sont dans plus d’une bouche comme aloco au poulet braisé.

Comme dans mes habitudes, tous les soirs après le job, je fais un crochet chez ma grand-mère avec qui je passe de bons moments à discuter de rien et de tout. Ce soir là, ce n’était pas le cas. Elle me disait, avant même que je ne m’assieds : « Qu’a-t-il ce Gbagbo ? Pourquoi aime-t-il trop le pouvoir ? Il va faire massacrer des innocents celui là. » Puis continu « Mais en tout cas que Dieu aide le peuple ivoirien ». Moi, j’avais gardé le silence car avec un ami tchadien se trouvant au Sénégal avions discuté de cela dans la matinée sur MSN. Cet ami me disais être d’avis avec Gbagbo parce que l’occident a truqué le vote en faveur d’ADO, et avec des arithmétiques et des démonstrations qui m’était jusqu’à là inconnu à fini par enlever mes sentiments pro-Ouattariste, car moi je ne supporte pas Ouattara mais je suis pour ceux qui  soutiennent Ouattara (la communauté internationale). Mon ami m’a arraché tout mon engouement pour les Ouattaristes et face à ma grand-mère j’optais pour un bulletin nul. Mamie continua en me disant que Gbagbo n’a jamais été élu dans les normes de coup de force en coup de force il veut s’enraciner au pouvoir et devenir un OBO ou quoi ? Selon elle, le peuple ivoirien a déjà trop souffert et que cette fois-ci il faut respecter sa voix, même si n’est pas vraiment ça mais juste qu’il faut éviter un bain de sang à cause du pouvoir. « Que Gbagbo remette le pouvoir à Ouattara » me dit-elle. Grand-mère dis je : « Pourquoi prends-tu ainsi position ? » N’as-tu pas vu ce qui se passe en Irak me répondit elle. Obama est très fort et faut que Gbagbo écoute sinon la Côte-d’Ivoire ne sera plus comme au temps d’Houphouët, d’ailleurs elle ne l’est plus lança-t-elle pour clore la causerie.